Jésus et le cosmos au cœur de la prière

Prière largement inspirée du Père Teilhard de Chardin
         

Jésus, aujourd’hui,
je n’ai ni pain ni vin pour offrir à ton Père.

Je vais étendre mes mains sur la totalité de l’Univers
et prendre son immensité
comme matière de mon offrande à notre Père.

Père, le Monde entier est concentré,
soulevé dans l’attente de l’union divine.
Je crois que rien ne parvient à ton Fils que Celui-ci ne le prenne et le mette en Soi.
Je crois que ton fils Jésus-Christ est l’aiguilloqui
harcèle la créature sur la voie de l’effort, de l’exhaussement, du développement.
Il est le glaive
qui sépare, sans merci, les membres indignes ou gâtés.
Il est la Vie plus forte,
qui tue inexorablement les égoïsmes inférieurs pour accaparer tout puissance d’aimer.

Jésus-Christ, tu m’envahis,
moi et mon cosmos.
Que je sois toujours plus ouvert, plus transparent à ta présence.
Pour que tu pénètres en nous,
il faut alternativement
le travail qui dilate et la douleur qui tue,
la vie qui fait croître l’homme pour qu’il soit sanctifiable,
et la mort qui le diminue pour qu’il soit sanctifié.
Tu nous donnes ton Esprit qui comme la flamme intérieure,
illumine toute choses par le dedans.

Esprit-Saint, le monde est plein de toi.
Nous sommes l’aliment qui entretient ton feu.
Tu gardes jalousement la moelle de nos qualités naturelles
pour en faire l’axe, le noyau, le support de ton accroissement.
Sous ton action, tout ce qu’il y a de bon en nous passe, pour l’éternité,
dans la perfection du Corps de Jésus ressuscité.
En toi, Esprit-Saint,
comme dans un abîme sans bornes,
nos puissances peuvent donner leur pleine mesures
sans se heurter à aucune limite.
Je crois que je ne puis échapper à l’Esprit
ont je contemple la présence créatrice tout autour de moi.
Il me saisit et m’attire vers Jésus,
présent dans la petite hostie
qui est devenue à mes yeux
aussi vaste que le monde, aussi dévorant qu’un braisier.
Par tout ce que je reçois des autres et qui résonne en moi,
tu me travailles
tu me transformes en Toi.
Esprit-Saint, tu ne détruis pas les êtres
mais les transforme
en conservant tout ce que les siècles ont élaboré en eux.

A la suite du Jésus,
ma mission et mon évangile est de porter le Christ
au cœur des réalités réputées les plus dangereuses,
le plus naturalistes,
les plus païennes.