mercoledì 31 ottobre 2012

Au Révérend Père Teilhard de Chardin


                                         HENRI PICHETTE
     ( Publié par Esprit, février 1954. Extrait des Poèmes offerts),

Contre la pesanteur une flamme se dresse.
Parole ou parabole ? alouette ou fusée ?
Arme d'archange ? hostie éclairant le cénacle ?
Cette main a saisi le fil de la caresse ;
Dans l'espace du coeur cette âme est diffusée ;
Cet orgue a retrouvé le chemin du miracle.
La pluie et l'océan et l'univers salubre,
L'infini me propose une astrale équipée ;
Le jour monte et descend selon mon seul mystère ;
Ma nuit s'arrache aux bras de son dompteur lugubre,
Pour se donner ardente et nue à l'épopée
Du radieux amour dont rayonne la terre.
Ici, le tournesol illumine l'église ;
Le rocher se déchire et la source est première ;
L'être a droit de regard sur le grain des campagnes ;
La cendre sous la neige aussi se cristallise.
Ailes en croix, natif de l'oeuf de la lumière,
Je suis l'oiseau qui touche aux rêves des montagnes.
Mes yeux puisent leur vie au plus beau de l'image.
Les algues, les roseaux vont par de larges nombres ;
Et les soleils... Où suis-je, - ô grandeur exilante ?
Mes fruits prennent sans fin aux racines de l'âge ;
Il n'est point de taillis qui ne m'ouvre ses ombres,
D'assez vaste tombeau pour ma mort vigilante.
 Nul n'est moins seul que moi : nous, troupeaux, nous, peuplades, Nous, liseré d'écume au long de la falaise,
Nous, vignes et jardins, et nous, langue sonore
Portée à retentir aux cieux par escalades,
Rien ne peut nous ôter le goût de la genèse.
Qu'on m'arrachât le coeur, il germerait encore. *
Contre la pesanteur une flamme se dresse.
Parole ou parabole ? alouette ou fusée ?
Arme d'archange ? hostie éclairant le cénacle ?
Cette main a saisi le fil de la caresse ;
Dans l'espace du coeur cette âme est diffusée ;
Cet orgue a retrouvé le chemin du miracle.
La pluie et l'océan et l'univers salubre,
L'infini me propose une astrale équipée ;
Le jour monte et descend selon mon seul mystère ;
Ma nuit s'arrache aux bras de son dompteur lugubre,
Pour se donner ardente et nue à l'épopée
Du radieux amour dont rayonne la terre. Teilhard de Chardin, Réflexions sur le bonheur. Inédits et témoignages.. (1960) 13
* Publié par Esprit, février 1954. Extrait des Poèmes offerts, de He
Ici, le tournesol illumine l'église ;
Le rocher se déchire et la source est première ;
L'être a droit de regard sur le grain des campagnes ;
La cendre sous la neige aussi se cristallise.
Ailes en croix, natif de l'oeuf de la lumière,
Je suis l'oiseau qui touche aux rêves des montagnes.
Mes yeux puisent leur vie au plus beau de l'image.
Les algues, les roseaux vont par de larges nombres ;
Et les soleils... Où suis-je, - ô grandeur exilante ?
Mes fruits prennent sans fin aux racines de l'âge ;
Il n'est point de taillis qui ne m'ouvre ses ombres,
D'assez vaste tombeau pour ma mort vigilante.
Nul n'est moins seul que moi : nous, troupeaux, nous, peuplades, Nous, liseré d'écume au long de la falaise,
Nous, vignes et jardins, et nous, langue sonore
Portée à retentir aux cieux par escalades,
Rien ne peut nous ôter le goût de la genèse.
Qu'on m'arrachât le coeur, il germerait encore. *

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